Rassemblement le 3 juin, à Quimper

Rassemblement le 3 juin, à Quimper, afin d’interpeller le Préfet sur la vague d’expulsion des personnes dublinées.

La politique d’asile définie par les accords de Dublin fait reposer la prise en charge des demandeurs d’asile par le pays par lequel ils sont entrés dans l’Union Européenne, ou du moins par le premier pays dans lequel leurs empreintes ont été prises. Cet accord pose problème parce que la majorité des migrants ne souhaitent pas résider dans les pays en question, et fait reposer tout le poids de l’accueil sur des pays comme l’Italie, qui n’ont plus les moyens humains et matériels d’assurer des conditions d’accueil dignes.

Ces derniers mois, plusieurs centres d’accueil et d’orientation ont ouvert dans le Finistère, et ont accueilli des migrants venant des camps de Calais, de Paris, ou d’ailleurs. Parmi ceux-ci, un certain nombre sont en « procédure Dublin », c’est à dire que la France leur refuse le droit de déposer une demande d’asile, et met en place pour eux une procédure de « réadmission » (refus de prise en charge par la France, et demande de reprise en charge par le pays européen où elles ont déposé leurs empreintes en premier), suivi par une notification de « transfert », c’est à dire une expulsion vers ces pays comme l’Italie, le Danemark, l’Allemagne…

Certaines de ces personnes ont déjà acquis un statut de protection dans un autre pays européen, mais fuient les conditions indignes ou les violences dont elles sont victimes dans ces pays. Ces personnes sont automatiquement mises en procédure Dublin, sans leur donner accès à un entretien qui permettrait de décider de la recevabilité de leur demande de protection.

Le gouvernement a pris l’engagement de « dédubliner » les personnes qui venaient du camp de Calais. Cette promesse a été tenue dans sa globalité, même s’il reste encore quelques personnes en attente de finalisation de ces procédures. Mais pour toutes les autres personnes, celles ne venant pas de Calais ou n’ayant pas pu prouver leur passage par ce camp, ou n’étant pas en CAO, les menaces d’expulsion s’enchaînent. Une quinzaine de personnes sont actuellement en attente d’avis d’expulsion.

Il en résulte que dans notre département se trouvent des personnes venant des mêmes pays, avec des situations similaires, mais qui n’ont pas accès aux mêmes droits, selon qu’ils viennent du camp de Calais ou d’ailleurs.

C’est une atteinte grave au principe républicain d’égalité des droits.

Nous avons aussi des craintes réelles sur les risques d’expulsion de l’Italie vers le Soudan, un rapport d’Amnesty International faisant état d’accord entre ces 2 pays.

La concentration sur une courte durée d’un aussi grand nombre d’expulsions ne permet pas aux associations d’apporter l’aide juridique adéquate à ces personnes qui les sollicitent.

Toutes ces raisons nous ont incités à demander à être reçus par la préfecture, demande qui n’a pas eu de réponse positive pour l’instant. Nous avons donc décidé de nous mobiliser publiquement afin de rassembler un maximum de signatures, et demander au Préfet du Finistère de procéder à un « dédublinage » commun, et un arrêt des procédures de réadmission et expulsion en cours.

Ce que nous demandons est en accord avec la loi : les accords de Dublin III Permettent ce «dédublinage» : « (…) chaque État membre peut décider d’examiner une demande de protection internationale qui lui est présentée par un ressortissant de pays tiers ou un apatride, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères fixés dans le présent règlement. » – Article 17 des accords DUBLIN III

Nous ne demandons pas d’accorder le statut de réfugié à toutes ces personnes : nous demandons juste de leur permettre de déposer une demande d’asile. Cette demande sera acceptée ou refusée, mais ils auront au moins eu accès au droit fondamental de demande de protection de notre pays.

Nous appelons donc à un rassemblement citoyen, le 3 juin à 11h, place de la Résistance, à Quimper.
Ce rassemblement permettra à ceux qui le souhaitent de signer la pétition.
Une pétition en ligne est déjà disponible : http://bit.ly/2rIYEiU

 

Associations signataires :
Ligue des Droits de l’Homme – Quimper
Ligue des Droits de l’Homme – Brest
Ligue des Droits de l’Homme – Concarneau
Ligue des Droits de l’Homme – Morlaix
Ligue des Droits de l’Homme – Crozon
Ligue des Droits de l’Homme – Châteaulin Centre Finistère
L’Auberge des Migrants
Utopia56
100 pour un toit
Accueil des réfugiés dans le Cap
Fraternité DZ
Droit d’Asile Quimper Cornouaille
Les amoureux au ban public – Bretagne
ACAT Pays de Morlaix
Collectif Roscoff
Comité de soutien bénévoles CAO de Pleyber-Christ
Plateforme Morlaisienne Solidarité Migrants
Les Utopistes en actions
Morlaix Liberté Collectif Plougasnou
Digemer
MRAP Brest
CSR pays de Brest
La Cimade Quimper

D’autres mobilisations similaires sont en cours partout en France :
https://vimeo.com/213479324
https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2017/05/25/quand-les-mobilisations-selargissent/ https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2017/05/26/quand-les-mobilisations-selargissent-suite/ https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2017/05/27/quand-les-mobilisations-selargissent-3/

Autres articles sur le sujet des procédures Dublin :
http://abonnes.lemonde.fr/societe/article/2017/04/11/paris-calais-menton-trois-strategies-pour-limiter-les-demandes-d-asile-en-france_5109138_3224.html
http://abonnes.lemonde.fr/immigration-et-diversite/article/2017/04/11/la-france-a-renvoye-deux-fois-plus-de-migrants-vers-l-allemagne-et-l-italie-en-2016_5109503_1654200.html

Comments (0) Actualités, Manifestation Quimper

Read more

Retour sur le rassemblement « barrage à l’extreme-droite » du 4 mai

Photo d’illustration : Bruno Salaün – Le Telegramme

Vous trouverez ci-dessous le texte de la prise de parole du jeudi 4 mai, merci à tous pour votre participation en nombre !

Lettre ouverte de la LDH de Quimper à nos concitoyen-e-s qui doutent et s’inquiètent, à juste titre.

Mesdames, Messieurs,

Merci à vous toutes et tous d’être présents ce soir et d’avoir répondu à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme de Quimper, appel relayé par la presse, les médias que je salue, relayé par de nombreuses organisations syndicales, politiques, responsable associatifs, relayé par de nombreux citoyens et citoyennes.

A vous toutes et tous, merci d’être là, d’avoir répondu à cet appel pour faire barrage à l’extrême droite.
Dans quelques jours, le 7 mai, nous élisons un.e Président.e de la République.
C’est un tournant politique majeur car l’hypothèse d’une possible victoire électorale des forces de l’extrême droite est possible.
Le résultat pèsera lourdement sur notre vie à toutes et tous. Or, nous sommes des millions que ce rendez-vous plonge dans le doute, l’inquiétude, voire la colère.

Nos doutes portent sur l’utilité même du vote et sur notre capacité collective à porter plus haut la démocratie et la République. Ils portent sur la capacité et la volonté des deux candidats, dont le rôle est de défendre le bien commun, de porter nos valeurs de justice, de solidarité, de respect, de libertés, d’honnêteté. Nos doutes sont alimentés par les trahisons subies, la prolifération des divisions, des querelles et par une campagne électorale qui fait aussi peu de cas des difficultés rencontrés par les personnes que la LDH côtoie, que nous côtoyons dans notre activité de militants associatifs, syndicaux ou politiques.

Ces enjeux et ces urgences, nous les connaissons : ils s’appellent chômage et racisme, la faim et l’indifférence, discrimination et crise du logement, privilèges contre l’égalité des droits, l’impôt injuste face aux richesses accumulées, services publics et territoires abandonnés, violences sociales et violences policières, Europe en crise, défi écologique à relever.

Notre société n’assure pas une vie digne à toutes et tous.
Nos inquiétudes ne font que croître, au fur et à mesure que nous assistons à la radicalisation sans limite de la droite extrême comme récemment le ralliement de Dupont Aignan. Nos inquiétudes ne font que croître, au fur et à mesure et que nous voyons grandir l’hypothèse d’une possible victoire électorale des forces d’extrême droite qui nous confisqueraient le droit de choisir notre avenir.

La Ligue des droits de l’Homme n’a pas vocation à dicter son vote à qui que ce soit. C’est aux citoyennes et aux citoyens qu’il revient de faire des choix. Elle entend, en revanche, affirmer que l’engagement est nécessaire par le vote, et au-delà s’adresser solennellement à chacune et chacun.

Certains estiment qu’aucun des candidats ne porte les réponses nécessaires, d’autres avanceront que ce ne sont ni les candidats ni les élections qui assureront un changement réel et profitable à l’intérêt général. D’autres encore se font à l’idée de ne pas voter, faute d’un choix suffisamment clair à leurs yeux. Tout cela peut se discuter. Mais à tous, nous disons : votez. Votez avec vos doutes, avec vos insatisfactions, vos inquiétudes, vos convictions. Mais votez avec la démocratie au cœur, avec la liberté en tête et la fraternité au corps.

Dites oui aux valeurs portées par notre devise nationale :
Dites oui à la Liberté, à la liberté d’expression, à la liberté de conscience de croire ou de ne pas croire, à la liberté de penser, à la liberté de la création artistique et culturelle.

Dites oui à l’égalité, une égalité qui se veut ancrée dans le quotidien, à l’accès au socle des droits pour tous en toute dignité. Egalité civique, sociale et politique permettant l’émancipation, l’autonomie, d’être en capacité de choisir sa vie.

Dites oui à la Fraternité, qui implique le respect de tous les êtres humains, la tolérance, la solidarité, l’ouverture à l’autre et au monde dans la reconnaissance des différences.

Nous pouvons d’autant moins être spectateurs que nous sommes ici, toutes et tous, acteurs de la société civile, porteurs de propositions et d’engagements notamment associatifs qui témoignent de la vitalité de nos pratiques en matière de solidarité. Il n’est certes pas certain qu’un monde meilleur émerge des urnes. Mais il peut être pire, largement pire avec l’extrême droite et le Front National à la tête de l’appareil d’Etat : police, justice, armée.

Imaginons qu’au lendemain d’un fait divers criminel, ou pire encore, d’un attentat au nom de l’islamisme radical, se substitue à la chasse aux « fichés S » promise, la chasse à la couleur de peau, aux origines ethniques ou encore à la religion musulmane supposée. Que dirons-nous également à celles et ceux que nous côtoyons quotidiennement, les plus pauvres, les plus précaires, les plus fragiles d’entre nous, femmes, hommes, enfants sans papiers ou étrangers vivant en France depuis des dizaines d’années que le Front national propose d’expulser manu militari, auxquels il refusera les soins médicaux de base ou encore les inscriptions à l’école ? Faudra t-il les cacher ?

Que dirons-nous à toutes celles et ceux qui subissent régulièrement les contrôles aux faciès, les discriminations en tout genre, qui devront supporter face à un état autoritaire et inégalitaire, face à une police débridée, les humiliations, les injustices, les discriminations, les harcèlements, les violences racistes, les bavures qui ne manqueront pas de se banaliser ?

Ce qui est sûr, c’est que ces discriminations, ces violences, ces haines racistes dont ils seront les premières victimes les conduiront à nous interpeller tous et à crier détresse et souffrance chevillée au corps.

Dans ce monde-là ! Dans ce monde là, nos cœurs seront sommés de ralentir, nos idées seront promises au bâillon et nos droits au pilon. Ce monde-là serait plus dur pour les faibles et plus violent pour tous.

Rien ne serait pire que de le voir advenir à cause d’une absence de mobilisation citoyenne.
Chacune, chacun tient entre ses mains un fragment de notre combat, un morceau d’avenir.
Pour faire barrage à l’extrême droite, votons !

Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre attention et vous invite à poursuivre la discussion entre vous. Un rassemblement, c‘est aussi un espace de rencontres et de liberté.

Pour le bureau de la LDH Quimper
Dominique Brunel – Président de section

Articles de presse : LE TELEGRAMME – OUEST-FRANCE

Comments (0) Actualités, Manifestation Quimper, Presse

Read more

Rassemblement – Faire barrage à l’extrême droite

Pour la deuxième fois de ce siècle, l’extrême droite est présente au second tour de l’élection présidentielle. La battre relève d’une urgence démocratique.
Son accession à la plus haute responsabilité de la République serait une hypothèque sur nos vies et un empêchement pour l’avenir. Sa haine remplacerait la fraternité, son pouvoir tuerait nos libertés et sa domination interdirait toute égalité.

La Ligue des Droits de l’Homme de Quimper appelle à un rassemblement pour faire barrage à l’extrême droite, le jeudi 4 mai, à 18h, sur la place Saint-Corentin (devant la mairie) à Quimper.

Comments (0) Actualités, Manifestation Quimper

Read more

Venez rencontrer la LDH

La ligue des Droits de l’Homme est une association qui s’engage :
– pour promouvoir et défendre tous les droits, individuels et collectifs, civils, politiques et sociaux
– pour combattre toutes les discriminations, le racisme, l’antisémitisme
– pour une citoyenneté active, coeur de ses valeurs depuis sa naissance dans l’actualité civique et politique nationale
– pour renforcer la liberté et promouvoir une égalité effective, ici et maintenant, en France, en Europe et dans le monde.

Vous souhaitez en savoir plus, avoir des informations concrètes sur nos actions locales, voir sous quelle forme vous pourriez agir et nous rejoindre, ou simplement nous rencontrer, n’hésitez pas à venir le samedi 8 avril à 17h, à la MPT de Penhars, autour d’un café/gateau convivial.

Comments (0) Actualités, Divers

Read more

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – LE FN à Quimper ou la stratégie du Caméléon

Ce samedi  4 février 2017 à Quimper, sous couvert d’une conférence autour d’un pseudo-livre, l’extrême droite locale et le FN tentent d’avancer masqués.

Les idées qu’elles professent ne sauraient être banalisées, voire passagères. Elles sont dangereuses, plus encore, elles nous mettent en danger, agissent par petits pas sur notre quotidien, au travail, dans nos familles, sur nos amis, nos solidarités.

Elles ont l’art de rechercher des boucs émissaires à la crise sociale et politique en détournant l’attention, sur l’immigration, l’islam, l’étranger, le rom, le sans papier, l’exclu, le délinquant, le chômeur, le pauvre….

Ces idées malsaines tentent de construire une société autoritaire, ségrégative, inégalitaire qui se nourrit de la haine des autres. Une tête de liste FN compare une ministre à un singe, un candidat FN poste sur Facebook une photo de son tatouage nazi…

Les idées de l’extrême droite surfent sur la peur de l’avenir, le sentiment d’abandon, la crainte du déclassement social. Elles se développent sur un ressentiment croissant à l’égard de la politique, impression d’être trop riche pour bénéficier de l’aide sociale et pas assez pauvre pour éviter l’impôt.

Il est temps que chacun agisse là où il est pour demander l’inversion des politiques actuelles, exiger que les responsables politiques soient soucieux de fonder des choix économiques, sociaux, politiques, culturels, environnementaux.sur l’accès aux droits pour tous.

S’engager pour de nouveaux droits vers l’égalité est une urgence.

La LDH tente de convaincre nos concitoyennes, concitoyens, que la reconstruction d’espace de débats et de solidarités inclusives constitue un puissant levier face aux paniques morales, au repli, au découragement ou au cynisme.

La LDH , avec d’autres, condamne les propos toxiques et mensongers tenus dans cette pseudo-conférence et appelle les concitoyennes et concitoyens à s’engager dans ce combat.

Comments (0) Actualités, Divers, Presse

Read more

La LDH-Quimper a rencontré la préfecture, pour la défense des droits des demandeurs d’asile

Une délégation de la section quimpéroise de la Ligue des Droits de l’Homme a été reçue en entretien le 20 janvier par M. Castaniet, secrétaire général de Préfecture du Finistère. 

Cette rencontre avait pour but d’évoquer la situation des personnes en exil arrivées dans les Centres d’Accueil et d’Orientation (CAO) suite au démantèlement de Calais.

En vue du démantèlement du camp de Calais, M. Cazeneuve a fait la promesse aux personnes qui monteraient dans les bus vers les CAO, qu’elles pourraient demander l’asile et ne seraient pas renvoyées vers le pays où elles ont laissé leurs empreintes digitales, donc de sortir de la procédure dite Dublin. Dans les faits, cette promesse n’est pas toujours respectée par certaines préfectures, qui continuent d’appliquer cette procédure, parfois en utilisant des mesures coercitives. Pourtant, c’est grâce à cette promesse que beaucoup ont accepté de monter dans les bus et quitter Calais.

En Bretagne, la situation est plus complexe. Nous avons constaté que la promesse avait été tenue pour un certain nombre de personnes venant de Calais. Elles ont vu leur situation requalifiée en procédure normale. Ce n’est pas le cas pour les personnes venant de Paris, ce qui occasionne des différences de traitement, des inégalités d’accès au droit à l’instruction d’une demande d’asile, ce que la LDH ne peut accepter.

Pour examiner ces situations humaines difficiles, la LDH de Quimper et les services de la Préfecture se sont mis d’accord pour organiser des rencontres régulières. La LDH souhaite aussi travailler avec les autres associations qui œuvrent sur le territoire pour venir en aide aux personnes en exil, afin de mutualiser les actions et agir au mieux pour la défense de leurs droits.

Nous rappelons à tous les citoyens que notre association est ouverte à toutes les personnes sensibilisées au respect des droits, et qu’il suffit de nous contacter pour avoir plus d’informations sur les moyens de s’engager à nos côtés.

Comments (0) Actualités, Divers

Read more