Habitants solidaires – Annezidi skoaz ouzh skoaz
Un matin récent, beaucoup de Quimpérois, au détour d’une rue, ont éprouvé un véritable malaise en voyant un œil inquisiteur, paré sur eux, avec la mention « Voisins solidaires » , mais aussi « zone de vigilance, en liaison avec la police nationale ».
Le message est clair ! Attention à vous, ici, vous êtes surveillé ! Par qui ?
Alors que vient faire ce « voisins solidaires ». N’est-ce pas pour faire passer la pilule, alors que la Ligue des Droits de l’Homme avait alerté la mairie et souhaitait dialoguer, sans avoir reçu aucune réponse de sa part, sur le projet de « voisins vigilants » ?
Malgré la reprise du nom de « voisins solidaires », c’est bien une société de la défiance, de la suspicion, du contrôle, voire de la délation, renforçant le sentiment d’insécurité que symbolise ce panneau et non une société de la solidarité et des droits de l’homme défendue notamment par la LDH et toutes les associations et les Quimpérois qui oeuvrent tous les jours tant pour le respect de la vie privée et des libertés individuelles, que pour le lien social et le vivre ensemble.
Au-delà du seul symbole, c’est l’objectif réel et la méthode qui est en cause.
La solidarité est une démarche collective
La solidarité, l’entraide ne peut pas être menée par une seule personne dans un quartier. C’est l’affaire de tous les citoyens et elle doit se construire collectivement, ouvertement sur des bases concrètes et locales.
Elle ne peut pas être non plus clandestine. L’anonymat et le manque de contrôle citoyen et juridique empêche le voisin vigilant d’être dans une vraie démarche de solidarité. Quels sont d’ailleurs les moyens pour assurer cette solidarité envers les plus démunis, ceux auxquels il faut porter assistance ?
Des dérives possibles
Jusqu’où, dans l’anonymat, ces voisins vigilants vont se croire autorisés à surveiller la vie de leurs voisins ; sur quels critères ; quelles informations vont-ils transmettre à la police, sur leur vie privée, leurs opinions politiques, syndicales, religieuses…Déjà beaucoup s’interrogent : qui est le voisin chargé de les surveiller ?
De l’insécurité et des incivilités à Quimper
La LDH n’ignore pas les insécurités et les incivilités auxquelles il faut s’attaquer (vols, violences notamment envers les femmes, agressions, trafic de drogue…Certains de ses membres en ont été victimes elle-mêmes). Mais cela passe par l’éducation en particulier des jeunes et la formation des citoyens et par la police qui œuvre au su et vu de tous, mais placée sous le contrôle de la justice pour garantir les libertés individuelles et empêcher les abus.
Il manque toutefois un diagnostic partagé sur ces incivilités, violences, trafics, pour mobiliser collectivement la population.
La question est posée : quelle société voulons-nous construire à Quimper ? Quelle image voulons-nous donner ? Celle du contrôle ou celle d’une vraie solidarité ? Une ville du bien vivre ensemble ou une ville craintive, qui se replie sur elle-même ?
Un manque de concertation
On doit constater que cette action qui concerne les quartiers n’a fait l’objet d’aucune consultation des comités de quartier, ce qui montre le peu de considération à leur égard et à celui des citoyens qui s’y investissent.
Cette précipitation à installer les panneaux sans aucune concertation est d’autant plus étonnante que dans les 10 thèmes forts qui se détachaient des Assises des politiques publiques organisées par la ville en juin 2017, aucune ne met la sécurité publique en exergue. Et le maire concluait que « les Quimpérois sont finalement optimistes, audacieux et créatifs, ce sont parfois plutôt les élus qui doivent surmonter leurs craintes »
Les demandes et propositions de la LDH
C’est pourquoi, pour la LDH, nous n’avons pas besoin de VIGILANCE dans le giron de la Police nationale dans une dérive qui rappelle des systèmes bien peu démocratiques
Nous avons besoin de BIENVEILLANCE qui est l’affaire de tous les citoyens
Nous demandons :
– Le retrait des panneaux actuels,
– La mise en place de concertations dans CHAQUE quartier, via les conseils de quartier, basées sur des chiffres officiels et validés de constat d’incivilité,
– La mise en place d’une VRAIE dynamique solidaire locale, pour laquelle la municipalité à un vrai rôle à jouer, en incitant plus largement la mise en place de commissions de quartier et des concertations régulières concernant leur vie, en favorisant l’organisation d’actions telles que la fête de voisins ou d’autres animations renforçant les liens sociaux.
Nous appelons les citoyen.e.s
– à signer la pétition : Pour un retrait des panneaux de surveillance et du dispositif des bénévoles surveillants.
– à adresser au maire et aux conseillers municipaux un courrier montrant leur désaccord avec cette initiative prise en leur nom (exemple)
– à manifester leur protestation dans des formes diverses les plus originales et imaginatives.
Bonjour,
à la suite des attentats de 2015, le premier ministre a déclaré que « la première des libertés est la sécurité ». C’est indéniable.
Des citoyens s’engagent bénévolement dans le caritatif, la culture, le sport, pourquoi d’autres, voire les mêmes, ne pourraient, pas le faire dans la tranquillité publique. La sécurité est l’affaire de tous, pas seulement des gardiens de la paix.
LDH, de grâce, continuer à veiller aux respects des droits de l’homme mais gardez votre indépendance, ne faite pas de politique.
H.
J’ai lu ce qu’a écrit Hugues. Je suis d’accord, même si je veux pas parler de politique. C’est bien de pouvoir s’aider entre voisins. De veiller les uns sur les autres, ce n’est pas surveiller, il faut pas être parano. Le projet est bien.
C’est intéressant ce qui s’écrit ici. j’ai bien lu. Les démarches des 2 communes sont les mêmes en fait et je connais bien le volontaire de mon quartier de quimper. Heureusement qu’il est discret vu l’acharnement de la LDH, il est protégé. En fait la LDH ne connait pas bien le projet ou le comprend mal, je conseille d’aller voir sur l’internet à quoi correspond la participation citoyenne et la LDH sera rassurée :
http://circulaire.legifrance.gouv.fr/index.php?action=afficherCirculaire&hit=1&r=33332
C’est surtout une démarche de la police nationale, en qui on a tous confiance.
Vous savez, personne n’a à être « protégé » de la LDH, nous n’agressons personne, bien au contraire, nous défendons leurs droits 🙂 Nous n’avons évidemment rien contre ces volontaires ! J’imagine que la plupart ont accepté cette mission dans un bon esprit.
Comment expliquez vous alors que des citoyens nous interpellent en nous disant que depuis qu’il y a eu ce dispositif dans leur quartier, la suspicion est de mise ? N’est-ce pas le signe que cette opération a été mal mise en place ?
N’êtes-vous pas gêné par le fait que les comités de quartier n’aient pas été consultés ?
C’est bien d’en parler parce je pense que la contestation manque de modération. J’ai vu le journal : les dégradations de panneaux et les critiques des volontaires. je suis inquiet de l’avis de David sur le sujet.
Il ne faut pas attribuer à la police et aux villes des intentions négatives qu’elles n’ont certainement pas.
Ca me fait penser aux « fakes-new » dont on parle maintenant.
Restons raisonnable et faisons confiance tout se passe bien.
Il me semble que je reste raisonnable… et si tout se passait bien, les citoyens ne viendraient pas nous interpeller.
Qu’est-ce qui vous inquiète dans mes propos ?
Je dis juste que je suis absolument pour le développement de la solidarité, que les mairies doivent être force de proposition sur ce sujet. Par contre, je trouve dommageable que les référents des quartiers soient anonymes, que cela va à l’encontre de l’idée de solidarité. J’ai toute confiance dans la police nationale. Mais je considère qu’elle se trompe de solution en déléguant un rôle de surveillance à des citoyens.
Je ne prête aucune intention négative à la municipalité, je pense juste qu’elle s’est trompé de méthode et de solution. Et qu’il serait maintenant raisonnable, au vu des inquiétudes des citoyens, de se remettre en question, de revenir à un dialogue avec les habitants, avec les conseils de quartier, et de proposer des solutions qui développent VRAIMENT la solidarité, sans aucune ambiguïté 🙂
Bonjour, Je travaille dans le Morbihan, à Guidel, ou la mairie et la gendarmerie ont mis ça en place. Les habitants semblent être satisfait, les volontaires sont nombreux, il y avait beaucoup de cambriolages. C’est bien organisé et encadré par les gendarmes. A Quimper, c’est la police qui le fait. Cordialement, Luc.
Les volontaires sont certainement connus des habitants de leurs quartiers, c’est l’essentiel. La solidarité ne se résume pas au caritatif, il faut la comprendre en sens large du vivre ensemble, à la cohabitation. La police « n’externalise » pas, elle propose aux citoyens de s’impliquer. A Quimper, les gens ne sont pas inquiets. JM
bref la sécurité repose sur l’auto désignation par un habitant approuvé par la Mairie ? quelle démocratie ! la Démocratie c’est d’abord en discuter entre les citoyennes et les citoyens sur le thème de la Sécurité et c’est aux habitants de décider ENSEMBLE , ici la Mairie de Quimper a mis la charrue avant les bœufs et ce d’AUTORITE , comme si les citoyennes et les citoyens n’étaient pas assez adultes pour décider ENSEMBLE .